Golgotha
Prélude
Ce spectacle donne à voir l'amour à l'antique sous toutes ses formes, subversif, joyeux, désespéré ou léger. Une comédienne, un ténor et une pianiste montrent comment toutes les passions actuelles s'incarnent sous la plume d'auteurs latins. Sur une musique originale, fusion entre post romantisme allemand et modernisme français, venez redécouvrir, dans ce récital théâtralisé, des héroïnes puissantes et des êtres amoureux dans une version résolument décoiffée.
Avec Aimée-Sara Bernard, actrice, metteur en scène. Mathieu Bertello : ténor, compositeur, concepteur. Cécile Veyrat : pianiste.
Infos pratiques
Date et lieu
- Jeudi 22 août 2024 à 20h45
- Théâtre antique, 8 rue du Cloître, Arles (localiser)
- XXXVIIe Festival du film Peplum
Tarifs
- Plein tarif : 7 €
- Tarif réduit : 5 €(-18 ans, Étudiant (-26 ans), Adhérent Péplum, Adhérent Arelate, Pass monument de la ville (Avantage ou Liberté) daté de la semaine du festival)
- Pass 3 soirées : 15 €
- Pass 6 soirées : 25 €
Animation
- Cie Les oreilles en éventail
Projection
- Film diffusé en version française
Le film
Golgotha (1935)
Synopsis
Jésus de Nazareth parcourt la Judée, la Galilée et le pays de Samarie, allant même jusqu’en Pérée, pour annoncer aux populations la bonne nouvelle. Mais il conteste en même temps l’autorité des scribes et des pharisiens. Par une nuit tragique, une troupe composée de gardes du Temple et de soldats romains, guidée par Judas, l’arrête, ainsi qu’il l’avait annoncé à ses disciples.
Le palais du Grand‑Prêtre Caïphe est le lieu du jugement ‑ une abominable comédie. Cependant Ponce Pilate ne veut pas ratifier la condamnation à mort : lui et son épouse Claudia le croient innocent. Mais malgré l’aide d’Hérode, le tribunal de Jérusalem ne veut rien entendre.
A propos
Avec l’avènement du parlant, les Français furent en 1935 les premiers à faire entendre au public la voix de Jésus.
Mais le clou fut sans doute d’attribuer le rôle de Ponce Pilate à Jean Gabin. «Ponce Pilate dans Golgotha (1935) demeure, avec le Maréchal Lannes du Napoléon de Sacha Guitry (1955), le seul personnage historique réel interprété par Jean Gabin. Inquiet, l’acteur signait le billet suivant : «A quoi bon le taire ? J’imagine que mon choix pour interpréter le rôle de Ponce Pilate dans la prochaine production de Julien Duvivier, Golgotha, ne manquera pas de surprendre bien des gens. (…) Le Ponce Pilate que j’interpréterai n’aura donc que peu de rapports avec le grave proconsul que l’on voit sur le tableau n°III ou IV des chemins de croix, décidant du sort du Christ par une négligente indécision. Je m’efforcerai de le montrer comme il fut sans doute en réalité, tel du moins que les livres que j’ai lus et les personnes qualifiées que j’ai interrogées me permettent de l’imaginer.»
Quinze ans plus tard, Gabin avouera : «Quand il [Duvivier] vint me demander de jouer Ponce Pilate. Je ne voulais rien entendre, mais «Dudu» insista tellement que je finis par accepter. Je rejoignis mes autres camarades à Alger, où fut tournée la majeure partie des extérieurs. (…) Je me souviens encore de l’opinion de Jeanson, qui, rédigeant sa critique de Golgotha, écrivait alors, à peu près : «Quant à Gabin, ce n’est pas du Golgotha qu’il a l’air de descendre… mais de la Courtille. D’ailleurs, il s’en lave les pognes».
Le film disculpe très nettement Ponce Pilate en mettant l’accent sur la realpolitik. Le Dimanche des Rameaux, les notables juifs s’inquiètent de la venue de Jésus et des troubles qu’elle risque de susciter, ils se lamentent : «Rome en profitera pour nous enlever ce qui nous reste de liberté. C’est Pilate qui doit ricaner.»
Quant à Pilate, dans son prétoire : «Le prophète a conquis la foule. Mais j’ai son dossier à Césarée : il n’est pas dangereux. Laissons faire… — Il faut craindre des troubles, s’inquiète un de ses officiers. — Excellente occasion pour intervenir et nous débarrasser de Caïphe et de toute cette racaille du Sanhédrin. Alors nous serons les maîtres !», rétorque alors le procurateur romain. Lui et sa femme Claudia, considèrent clairement Jésus comme innocent. Et du reste il le proclame devant la foule stipendiée, qui a choisi Barabbas : «Cet homme est innocent !»
Notons que Franco Zeffirelli, réalisateur du superbe Jésus de Nazareth tenait la version de Duvivier en très haute estime.
Michel Eloy