Gladiator
Prélude
Avec la pompa, plongez 2000 ans en arrière grâce aux légionnaires de la Légion 6 Ferrata et aux civils romains de l’association Arelate.
Infos pratiques
Date et lieu
- Lundi 19 août 2024 à 20h45
- Théâtre antique, 8 rue du Cloître, Arles (localiser)
- XXXVIIe Festival du film Peplum
Tarifs
- Plein tarif : 7 €
- Tarif réduit : 5 €(-18 ans, Étudiant (-26 ans), Adhérent Péplum, Adhérent Arelate, Pass monument de la ville (Avantage ou Liberté) daté de la semaine du festival)
- Pass 3 soirées : 15 €
- Pass 6 soirées : 25 €
Animation
- Association Arelate
- Association Leg VI Ferrata
Projection
- Film diffusé en version française
- Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des jeunes spectateurs.
Le film
Gladiator (2000)
Synopsis
En 180, le général Maximus Decimus Meridius mène une nouvelle fois les légions de l’empereur Marc Aurèle à la victoire. Ce dernier, sentant sa fin proche, annonce à Maximus qu’il souhaite lui laisser le pouvoir pour que Rome redevienne une République.
Apprenant la nouvelle, Commode, le fils ambitieux, immoral et jaloux s’arroge brutalement le pouvoir en assassinant son père et
ordonne l’exécution du général Maximus et de sa famille.
Contrairement à sa femme et son fils, Maximus en réchappe. Affaibli mais vivant, il est capturé et vendu au maître de gladiateurs Proximo. Ses dons et son courage en font bientôt l’idole des arènes et le mènent à Rome pour des jeux organisés par le nouvel empereur Commode.
A propos
En 2000, Gladiator marque un double retour cinématographique, celui du péplum qui avait disparu des écrans depuis l’effondrement des grands studios italiens et celui, plus notable, de Ridley Scott, dieu vivant du début des années 80′ (Blade Runner !) qui certes n’avait jamais arrêté de tourner, mais dont les derniers opus à l’époque l’avaient laissé pour mort cinématographiquement parlant, cependant que son frère Tony, dans le même temps, effectuait le parcours inverse.
Le scénario calque habilement ceux de La Chute de l’Empire romain d’Anthony Mann, de Ben-Hur ou encore de Josey Wales hors la loi, et nous présente un Maximus qui casse des brutes dans l’arène tel Conan dans sa prime jeunesse. Si le parcours de Maximus est donc balisé et manque quelque peu de surprises, le scénario ne manque pas d’agréables trouvailles…
La perle du film est sans aucun doute le Colisée, reconstitué à La Valette (île de Malte), qui vraiment en impose. Il a été partiellement reconstruit, mais est complété par infographie. Le spectateur a vraiment l’impression que des parties de la toile de Jean-Léon Gérôme, Pollice Verso, ont été purement et simplement scannées, tant est remarquable la restitution de ses ambiances chromatiques, avec les rais de lumière tombant des velaria. À côté de cela, on verra beaucoup de choses discutables comme les panoplies fantaisistes de gladiateurs (un Minotaure !) ou la bataille initiale contre les barbares : non, jamais les Romains ne se seraient risqués à une charge de cavalerie en forêt etc.
La mort de Marc Aurèle, frappé par la peste à Vindobona (Vienne), mit fin à l’Age d’Or que l’Empire romain avait connu sous le règne des Antonins. Sous le gouvernement de ces derniers en effet, la transmission du pouvoir n’était pas héréditaire. L’empereur choisissait son successeur parmi ses proches collaborateurs, sage formule qui, après les fureurs sanguinaires de Domitien, avait valu à Rome 84 ans d’administration sans faille, sous les règnes de Nerva (96-98), Trajan (98-117), Hadrien (117-138), Antonin-le-Pieux (138-161) et Marc Aurèle (161-180). Après la mort de ce dernier, celui de son fils Commode (178-193) sera celui d’Ubu-Roi. Admettons qu’il contrevint à la règle en nommant son fils encore tout enfant consul ! Le successeur potentiel de Marc Aurèle, le «Maximus» du film («Livius», dans la version d’A. Mann), pourrait avoir été un de ses généraux nommé Avidius Cassius, nommé empereur en 175 et qui régna… trois mois, après quoi il fut assassiné par un centurion. En dépit d’un nom qui fait peur (Avidius !), c’était — selon L’Histoire Auguste — un excellent homme qui ne fut proclamé empereur qu’avec la complicité de l’impératrice Faustina, inquiète de la santé de son mari. Avidius aurait convenu avec elle de l’épouser. Malheureusement pour lui, l’empereur se rétablit !
(A noter le roman philosophique de Charles Renouvier, Uchronie (1857). Sur la fin de son règne, postulait-Renouvier (1815-1903), au lieu de son fils le cruel Commode, l’empereur Marc Aurèle choisissait pour successeur le sus-mentionné et sévère général Avidius Cassius. Et ensemble, les deux hommes rédigeaint une constitution nouvelle, émancipaient les esclaves, etc. Roman philosophique !)
À noter encore que si La Chute de l’Empire romain pas plus que Gladiator n’ont ménagé l’image de Commode, la série Netflix Roman Empire (composée de trois mini‑séries : 1. Le règne de sang, 2016 (Commode), 2. Le maître de Rome, 2018 (Jules César), et 3. Caligula, l’empereur fou, 2018) se signale par une image peut-être plus objective de l’«empereur-gladiateur».
Vu le succès du film, il avait par ailleurs été sérieusement question du tournage par DreamWorks d’une série TV Gladiator dont Ridley Scott filmerait le pilote. L’action se serait située sous le règne de Néron, et la production en avait confié le concept à l’un des créateurs de New York Police Blues.
Néanmoins un quart de siècle plus tard, une suite — Gladiator 2 — verra le jour vers novembre 2024. Avec Ridley Scott toujours aux manettes, il sera interprété par Paul Mescal, dans le rôle de Lucius Verus fils de Lucilla (Connie Nielsen), et on y verra Denzel Washington, Djimoun Honsou (Juba) et, dans le rôle des empereurs Caracalla et Geta, Joseph Quinn et Fred Hechinger.
Michel Eloy